Appel à candidature:
EnsadLab – Programme “ENER – Spatial Media”
Le programme de recherche “ENER – Spatial media” recrute 5 nouveaux étudiants chercheurs.
Ce programme, encadré par François Garnier et Pierre Hénon, est dédié à l’étude des pratiques artistiques dans les espaces numériques et à leur histoire.
L’appel sur le site EN_ER: http://ener.ensad.fr/recrutement/
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 2 juin sur le site Ensad:
http://www.ensad.fr/actualites/appel-candidature-ensadlab-2014-2015
Les candidats présélectionnés seront reçus pour un entretien le jeudi 19 juin 2014.
Axe HIST3D :
Émergence de la synthèse d’images en France dans les années 1970-1990
HIST3D est un des deux axes du programme de recherche Spatial Media d’EnsadLab
Contenu et objectifs
La conjonction de la créativité française, des avancées technologiques et de la dynamique induite par le plan gouvernemental, dit « Recherche-image », a permis à la France d’être très en pointe dès le début des années 1980 dans le domaine de la synthèse d’image et du traitement numérique de l’image. Des sociétés de post-production, des laboratoires de recherche, des formations se sont ainsi créés, plaçant la France au second rang mondial, juste derrière les États-Unis. Pourtant la plupart des ouvrages et sites retraçant cette histoire récente méconnaissent son versant français.
Il s’agira donc de
- rassembler les documents d’époque et recueillir les témoignages des principaux acteurs ;
- reconstituer le fil historique des systèmes et des créations français de cette époque ;
- analyser les implications esthétiques et les enjeux économiques de ces nouvelles pratiques ;
- faire une synthèse aux fins de publication.
Jusqu’à présent il a été mené principalement les actions suivantes :
- mise en place des sites de référence histoire3d.siggraph.org et hist3d.ensad.fr
- campagne d’interviews des principaux « pionniers » français
- organisation de colloques et séminaires
- réalisation d’un DVD sur la première série française en 3D et en HD
- publications
Sont en cours
- numérisation des principaux documents et œuvres d’époque, constitution d’une base de données.
- rédaction de synthèses et valorisation du séminaire
En 2014-2015 les objectifs sont:
- compléter le recueil de documents et la campagne d’interviews.
- valoriser les documents recueillis et les témoignages enregistrés à travers des publications d’articles et/ou un travail de thèse (voir propositions de pistes de recherche plus bas)
Equipe
- François GARNIER, responsable du programme de recherche Spatial Media d’EnsadLab
- Pierre HÉNON, responsable de l’axe HIST3D du programme Spatial Media
- Chantal DUCHET, Professeur, Université Paris 3 ;
- Lionel FAGES, Producteur, Cube Creative company.
- Panayiotis KYRIAKOULAKOS, Professeur, Université d’Egée, Grèce ;
- Jessica de BIDERAN, Docteur en Histoire de l’Art, Université de Bordeaux 3 ;
- Jean SEGURA, Journaliste scientifique.
- Jérémie ELALOUF, doctorant ;
- Cécile WELKER, doctorante,
Partenaires
- Labex ICCA Industries culturelles et création artistique ;
- IRCAV Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel, Université Paris-3 – Sorbonne nouvelle ;
- Paris ACM SIGGRAPH
Profil recherché:
Historien d’art, historien des techniques, sociologue, économiste ou plasticien intéressé par une recherche historique.
Il est fortement recommandé que les candidats soient inscrits en doctorat par ailleurs.
Quelques pistes de recherche
Le Plan Recherche Image : articulation du volontarisme étatique avec un bouillonnement créatif et un savoir-faire technique.
Vu avec le recul des années l’action du plan Recherche-Image a été couronnée de bien des échecs mais aussi de nombreuses réussites dont les acteurs et les sociétés sont encore à l’oeuvre aujourd’hui. Quels ont été les processus de décision d’attribution d’aide, comment se sont gérés les enjeux de pouvoir au sein du comité de pilotage,… ?
L’irruption de l’image de synthèse dans l’enseignement
les attitudes des écoles ont été très variées : refus pur et simple du numérique (certaines écoles d’art, Femis, Gobelins, etc), intégration dans le cursus existant, création de nouvelles filières voire de nouvelles écoles (CNBDI, Supinfocom,…), volonté de former les artistes à la programmation (ATI) ou simple utilisation des outils existants.
L’approche des festivals face au numérique
ici aussi les positions sont tranchées : des festivals se créent, dédiés au numérique mais avec des approches différentes (SIGGRAPH, Ars Electronica, Imagina, Rennes), d’autres ont une vie éphémère (Pixigraph, Pixim, CESTA) face à des manifestations plus anciennes comme le Festival d’Annecy où une forte fronde des “traditionalistes” cherche à faire interdire les dessins animés fabriqués avec l’aide de l’ordinateur…
Michel François et Images Transfert France, autopsie d’un échec face aux “start-up”
Michel François est au coeur de l’irruption du numérique dans le cinéma français dès le tout début des années 80. Il a tout pour réussir: grand spécialiste des effets spéciaux analogiques depuis 1968, en particulier pour les génériques de films, il est le premier en France à faire un générique numérique (UGC 1981) et il réalise l’un des premiers courts métrages numériques (Humanonon 1983). Très bien introduit dans tout le milieu du cinéma, appuyé par la commission supérieure technique du cinéma, il monte un projet ambitieux avec des partenaires industriels solides. Ce projet est très fortement aidé par le Plan Recherche Image dès 1983 et pourtant il ne donnera lieu à aucune réalisation.
De Sogitec à ExMachina
Sogitec est la première société française à se lancer dès 1983 sur la marché de l’image de synthèse pour la télévision et le cinéma. Elle sera la société leader en France dans les années suivantes avec un fort développement à l’international. Pourtant en 1988 elle cède sa division “image 3D” à Thomson et l’INA pour créer ExMachina. Pression politique, changement de stratégie industrielle ? Ce revirement en pleine ascension reste à élucider.
La part de la création française dans les ventes à l’international dans les années 80 et surtout 90
A travers les documents des archives nationales et les articles de presse il est possible de reconstituer l’impact important de la création française à l’international.
Et en dehors de l’institutionnel ? L’irruption de l’image sur micro ordinateur.
Au delà des sociétés travaillant sur de gros ordinateurs puis des stations de travail, une myriade d’artistes et de passionnés fabriquent des images sur des micro ordinateurs. Moins visibles dans les revues institutionnelles et les festivals officiels ces recherches mériteraient d’être inventoriées et examinées, leurs auteurs entendus.
Les nouvelles esthétiques de l’image de synthèse : couleur, mouvement de caméra,…
L’irruption de l’image de synthèse a ouvert un nouveau champ de possibles et de nouvelles esthétiques. Image volontairement fil de fer ou gros pixel pour “faire” image numérique, débauche de vol des objets et de la caméra, décomposition en facettes des modèles, mélanges improbables entre image calculée et prise de vue réelle, les abus vertigineux des nouvelles possibilités offertes par les outils numériques méritent d’être étudiés.
L’animation de personnage : vers l’acteur virtuel
Animer le corps humain est un challenge car notre oeil le connaît bien et prompt à déceler la moindre inexactitude. Dès la fin les années 70 de premières recherches sont menées avec deux approches qui ont perduré pendant trente ans : animation manuelle à partir d’images clefs ou capture de mouvement.
Dessin animé et ordinateur
Dès les années 1970 se développe l’idée d’automatiser, grâce à l’ordinateur, les tâches les plus ingrates de la création de dessin animé. On parle alors de DAAO, dessin animé assisté par ordinateur. Deux grandes approches se développent successivement : l’interpolation de dessins clés, la trace gouache. Pourtant le succès des logiciels développés sur ces bases ne fut pas au rendez-vous.